Le 25 décembre 1937, Pavese note dans son journal: "Il y a quelque chose de plus triste que vieillir, c'est rester enfant". Nous voudrions proposer une analyse du protagoniste de "La casa in collina" en partant de l'aphorisme rappelé par l'excellent connaisseur de Pavese qu'était Claudio Sensi pour montrer que le rapport à l'Histoire de Corrado illustre parfaitement l'aporie évoquée dans "Le métier de vivre". Notre article se déroulera en deux moments: après une étude générale fondée sur la problématique historique du roman et sur la psychologie d'un personnage en équilibre permanent entre désengagement et pédagogie, nous utilerons les instruments de l'analyse textuelle et de la narratologie pour commenter un passage emblématique de l'oscillation de Corrado entre "risque de l'histoire" et fuite dans l'introspection narcissique.
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Partant de l'analyse d'une page emblématique du chapitre XII de La casa in collina, notre propos entend montrer en quoi le travail sur la langue permet à Pavese de rendre poétique le constat d'un rendez-vous manqué avec le temps vu par la double entrée de la (non)-Résistance et de la défaillance paternelle. S'appuyant sur une étude stylistique précise, nous montrerons que Corrado, justement défini par Italo Calvino "l'uomo che sa di dover stare in margine", constitue bien un miroir de l'auteur.