Faire de la recherche collaborative : quelle sociologie dans le cadre d'un "living lab" ? Retour sur l’expérience de "mise en démocratie" de l’hydrogène - Normandie Université Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue SociologieS Année : 2020

Making collaborative research : which sociology in a living lab? Hydrogen’s democratization feedback

Haciendo investigación colaborativa: ¿qué sociología en el marco de un laboratorio vivo? Una mirada al experimento de la "democracia" del hidrógeno

Faire de la recherche collaborative : quelle sociologie dans le cadre d'un "living lab" ? Retour sur l’expérience de "mise en démocratie" de l’hydrogène

Résumé

The rise in global energy needs and the fight against climate change require the redefinition of the energy model around the issue of sobriety and the production of renewable energies. This article proposes to question the implementation of transition actions in France at the local level (Burgundy and Normandy) by looking at the case of hydrogen as an energy vector with a strong potential for decentralization and even citizen appropriation. We draw on experiences of "democratization" of energy through the living lab approach, which involves the active participation of different audiences around hydrogen, and which makes researchers actors committed to the approach participants like others. Halfway through the process, it appears that this original approach is encountering obstacles in reconciling its technical premises and the collaborative ethics of "doing" with which it is most often associated: hydrogen does not appear to be a "convivial" energy. Consequently, the question of the advent of a technical democracy through transition experiments is (at least momentarily) postponed in favor of the realization of projects whose playful dimension should eventually open up ethical and political questions that question researchers in the social sciences and humanities as well: should they work on transition or for transition?
El aumento de las necesidades energéticas a nivel global así como la lucha contra el cambio climático requieren la redefinición del modelo energético en torno al tema de la sobriedad y la producción de energías renovables. Este artículo propone preguntar la implementación de acciones transitorias en Francia a nivel local (Borgoña y Normandía) centrándose en el caso de la energía a partir del hidrógeno como vector energético de alto potencial de descentralización, incluso apropiación ciudadana. Contamos con experiencias de "democracia" de la energía a través del enfoque living lab, que implica la participación activa de diferentes públicos en torno al hidrógeno, y que convierte a los investigadores en actores involucrados en el proceso participantes como los demás. A mitad de camino, parece que este enfoque original tropieza con escollos en la conciliación de sus premisas técnicas y la ética colaborativa del "hacer" con la que se asocia con mayor frecuencia: el hidrógeno no aparece como una energía "amistoso". Por tanto, la cuestión del advenimiento de una democracia técnica a favor de las experiencias de transición se deja de lado (al menos momentáneamente) en favor de la realización de proyectos cuya dimensión lúdica debería eventualmente abrirse a cuestiones éticas y políticas, que también preguntan a los investigadores de las ciencias humanas: ¿deberían trabajar en la transición o para la transición?
La hausse des besoins en énergie au niveau mondial ainsi que la lutte contre le changement climatique imposent la redéfinition du modèle énergétique autour de la question de la sobriété et de la production d'énergies renouvelables. Cet article propose d'interroger la mise en œuvre d'actions de transition en France à l'échelle locale (Bourgogne et Normandie) en se penchant sur le cas de l'énergie provenant de l'hydrogène en tant que vecteur énergétique au fort potentiel de décentralisation, voire d'appropriation citoyenne. Nous nous appuyons sur des expériences de "mise en démocratie" de l'énergie par le biais de la démarche living lab, qui implique la participation active de différents publics autour de l'hydrogène, et qui fait des chercheurs des acteurs engagés dans la démarche des participants comme les autres. A mi-parcours, il apparaît que cette démarche originale se heurte à des écueils pour concilier ses prémisses techniques et l'éthique collaborative du "faire" à laquelle elle est le plus souvent associée : l'hydrogène n'apparaît pas comme une énergie "conviviale". Dès lors, la question de l'avènement d'une démocratie technique à la faveur des expériences de transition est (au moins momentanément) remisée au profit de la réalisation de projets dont la dimension ludique devrait à terme ouvrir sur des questionnements éthiques et politiques, qui interrogent aussi bien les chercheurs en sciences humaines : doivent-ils travailler sur la transition ou pour la transition ?

Plan
Introduction
Transition énergétique et mise en œuvre originale de la participation du public
- Changement climatique, transition énergétique et hydrogène
- Sous le Dôme… le living lab
Les chercheurs en sciences sociales au cœur de la démarche
- Prendre part à la formalisation d’une intelligence collective
- De la découverte scientifique à la création d’un monde : le cas du serious game
Dépolitisation et effacement de l’éthique du « faire »
- Sans le « faire » et son éthique : une dépolitisation de la démarche
- Droit à la transition et éthique de la recherche
Conclusion

Dates et versions

hal-04621704 , version 1 (24-06-2024)

Identifiants

Citer

Rudy Amand, Michelle Dobré, Dany Lapostolle, Frédérick Lemarchand, Esdras Ngounou Takam. Faire de la recherche collaborative : quelle sociologie dans le cadre d'un "living lab" ? Retour sur l’expérience de "mise en démocratie" de l’hydrogène. SociologieS, 2020, Enjeux éthiques des recherches collaboratives, [La recherche en actes 2020], [21 p.]. ⟨10.4000/sociologies.15342⟩. ⟨hal-04621704⟩
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