Une éducation émotionnelle dans la formation des étudiants en kinésithérapie ?
Résumé
Introduction : En stage, les futurs kinésithérapeutes complètent leurs savoir-faire et savoir-être dans des situations d’apprentissage lors de la prise en soins des patients (1). Or la dimension relationnelle du soin est souvent dévalorisée par rapport au côté technique de celui-ci (2).Ce cadre est source éventuelle de surgissements émotionnels plus ou moins intenses.
Et l'émotion, par son côté déstabilisant, favorise l’apprentissage à la condition qu’elle soit régulée sinon elle devient bloquante (3). Elle participe également à l’élaboration de projets, à la motivation, au développement d’aptitudes sociales, à la confiance en soi et à l’estime de soi (4). Elle aurait donc un rôle dans l'acquisition des capacités de savoir-être du futur professionnel de santé et dans son parcours de professionnalisation (5).
Matériel et méthodes : Une étude exploratoire basée sur des questionnaires ayant pour outil d’évaluation principal une échelle de Likert a été menée afin d’identifier les besoins de formation en soins relationnels et le vécu émotionnel des étudiants en début et en fin d’études . De mai à septembre 2022, des questionnaires ont été adressés à des étudiants dans 3 Instituts de Formation en Kinésithérapie.155 sont exploitables.
Un traitement statistique par méthode factorielle, avec un score élaboré à partir de celui de compétence émotionnelle(4), comparera les 2 populations concernées.
Résultats : Les résultats préliminaires montrent : - un besoin de formation des étudiants en éducation émotionnelle -l’existence de situations d'apprentissage avec des valences émotionnelles variables -des séquences liées aux émotions peu exploitées -un intérêt des étudiants dans la construction de leur professionnalisation grâce aux émotions. Le traitement statistique factoriel cherche des corrélations éventuelles avec l'âge, l'expérience, le niveau de formation...
Discussion / conclusion : Le travail exploratoire a démontré la nécessité de former les kinésithérapeutes avec une éducation émotionnelle. L'étude statistique devrait permettre d'identifier des différences entre les populations et d'exploiter celles-ci. Des entretiens avec des étudiants exploreront la construction identitaire professionnelle qui s'élabore lors de l'apprentissage, selon leur vécu et leur expérience en stage ainsi que leur rapport aux émotions.
Les limites : faire verbaliser un ressenti subjectif. L'objectif de la thèse est de positionner une éducation émotionnelle dans le cursus afin d'améliorer le savoir-être des étudiants et leur processus de professionnalisation.
Références :
1. Minichiello F. Compétences socio-émotionnelles : recherches et initiatives. Revue internationale d’éducation de Sèvres. 2017 ; 76 : 12-15.
2. Hébrard P. L'humanité comme compétence ? Une zone d'ombre dans la professionnalisation aux métiers de l'interaction avec autrui. Les Sciences de l'éducation - Pour l'Ère nouvelle. 2011 ; 44(2) : 103-21.
3. Boekaerts M. Subjective competence, appraisals and self-assessment. Learning and Instruction. 1991; 1 (1): 1-17
4. Goleman D. L’intelligence émotionnelle, intégrale. Paris, France : J’ai Lu, 2018. 925 p.
5. Wittorski R. Professionnalisation et développement professionnel. Paris, France : l’Harmattan, 2007. 190 p.
Et l'émotion, par son côté déstabilisant, favorise l’apprentissage à la condition qu’elle soit régulée sinon elle devient bloquante (3). Elle participe également à l’élaboration de projets, à la motivation, au développement d’aptitudes sociales, à la confiance en soi et à l’estime de soi (4). Elle aurait donc un rôle dans l'acquisition des capacités de savoir-être du futur professionnel de santé et dans son parcours de professionnalisation (5).
Matériel et méthodes : Une étude exploratoire basée sur des questionnaires ayant pour outil d’évaluation principal une échelle de Likert a été menée afin d’identifier les besoins de formation en soins relationnels et le vécu émotionnel des étudiants en début et en fin d’études . De mai à septembre 2022, des questionnaires ont été adressés à des étudiants dans 3 Instituts de Formation en Kinésithérapie.155 sont exploitables.
Un traitement statistique par méthode factorielle, avec un score élaboré à partir de celui de compétence émotionnelle(4), comparera les 2 populations concernées.
Résultats : Les résultats préliminaires montrent : - un besoin de formation des étudiants en éducation émotionnelle -l’existence de situations d'apprentissage avec des valences émotionnelles variables -des séquences liées aux émotions peu exploitées -un intérêt des étudiants dans la construction de leur professionnalisation grâce aux émotions. Le traitement statistique factoriel cherche des corrélations éventuelles avec l'âge, l'expérience, le niveau de formation...
Discussion / conclusion : Le travail exploratoire a démontré la nécessité de former les kinésithérapeutes avec une éducation émotionnelle. L'étude statistique devrait permettre d'identifier des différences entre les populations et d'exploiter celles-ci. Des entretiens avec des étudiants exploreront la construction identitaire professionnelle qui s'élabore lors de l'apprentissage, selon leur vécu et leur expérience en stage ainsi que leur rapport aux émotions.
Les limites : faire verbaliser un ressenti subjectif. L'objectif de la thèse est de positionner une éducation émotionnelle dans le cursus afin d'améliorer le savoir-être des étudiants et leur processus de professionnalisation.
Références :
1. Minichiello F. Compétences socio-émotionnelles : recherches et initiatives. Revue internationale d’éducation de Sèvres. 2017 ; 76 : 12-15.
2. Hébrard P. L'humanité comme compétence ? Une zone d'ombre dans la professionnalisation aux métiers de l'interaction avec autrui. Les Sciences de l'éducation - Pour l'Ère nouvelle. 2011 ; 44(2) : 103-21.
3. Boekaerts M. Subjective competence, appraisals and self-assessment. Learning and Instruction. 1991; 1 (1): 1-17
4. Goleman D. L’intelligence émotionnelle, intégrale. Paris, France : J’ai Lu, 2018. 925 p.
5. Wittorski R. Professionnalisation et développement professionnel. Paris, France : l’Harmattan, 2007. 190 p.
