Le peintre Jean Hélion a beaucoup écrit. Entre le jeune poète des années vingt (Hélion naît en 1904) et le vieux mémorialiste des années quatre-vingt (il s’éteint en 1987), un diariste prolifique, un vigoureux revuiste, un infatigable épistolier et un maître de l’entretien journalistique se manifesteront, tour à tour ou simultanément, dans le for intérieur de la vie privée comme dans le tumulte la vie publique. Le fonds Hélion conservé à l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC) comprend, outre une abondante correspondance, des manuscrits, des notes, des entretiens et des textes publiés ou inédits. Cette masse importante de documents ne représente pourtant qu’une fraction de ce qu’Hélion a pu écrire ou dicter après avoir perdu la vue vers la fin de sa vie : le reste (des milliers de feuillets) a été détruit, perdu ou volontairement mis de côté. La part qui fut éditée durant les dernières années de son existence ne constituent que « ce qui dépasse ».