Contestation dans le music hall britannique de 1900 à 1920 La chanson de contestation se conçoit facilement en tant qu’une chanson traditionnelle, pré-industrielle, à la gloire d’un héros populaire, tel Robin Hood. Beaucoup plus tard, elle se présente comme le produit d’un « mouvement » culturel, tel le punk rock, rendue possible par une diffusion sur disque et même par internet. Dans l’Angleterre urbaine du début du XXème siècle, bien avant la diffusion générale du gramophone et de la radio, quelle contestation chantée pouvait être entendue ? Le contenu de protestation sociale d’une partie du répertoire du music hall victorien, chantée par des artistes enracinés dans les communautés ouvrières, est reconnu. Le Music Hall édouardien, par contre, de plus en plus dominé par des grandes chaînes à la recherche d’un élargissement de leur public en direction des classes moyennes, est généralement moins propice à la diffusion d’opinions contestataires. Cependant, au sein de ce music hall, et dans d’autres formes, notamment les chansons de soldats, quelques contestations s’expriment. Des chansons qui protestent contre la dureté des conditions de vie, contre ceux qui profitent de la guerre, contre la hiérarchie militaire, contre les restrictions morales. Dans notre intervention nous étudierons les caractéristiques et les limites, de ces chansons. Nous nous pencherons également sur la rupture que représente le déclenchement de la première guerre mondiale, et la marge encore plus étroite laissée à la chanson contestataire dans l’ambiance patriotarde.