1. Les catholiques britanniques : une difficile modernisation La visite officielle du Pape Benoît XVI en septembre 2010-la première visite d'Etat d'un Pape au Royaume-Uni depuis la création de l'Eglise anglicane au XVIe siècle-durant laquelle il a été reçu par la Reine Elisabeth ainsi que le Premier ministre David Cameron, a provoqué un certain débat au Royaume-Uni. Soutenue par les dirigeants des trois principaux partis politiques, le pape fut accueilli par de grandes foules dans chaque ville (65 000 à Glasgow, 80 000 à Birmingham..). La visite fut contestée par des groupes qui défendaient les droits des homosexuels et d'autres qui condamnaient la passivité face à l'abus sexuel au sein de l'église : dix mille personnes manifestèrent à Londres contre la visite d'Etat. Pour les cinq millions de catholiques, il s'agissait d'une reconnaissance officielle longuement attendue de la part d'un Etat considéré comme protestant. En France, les catholiques britanniques ne font parler d'eux que dans le contexte du conflit nord irlandais. Pourtant, seuls 12 % de ceux-ci habitent en Irlande du Nord. En Angleterre proprement dite et au Pays de Galles, les 4,2 millions de catholiques constituent 8 % de la population ; en Écosse les 850 000 catholiques forment 16 % de la population (32 % à Glasgow). Parmi les catholiques recensés en 2009, les trois quarts se définissaient comme « britannique blanc », 9,5 % comme « venant de l'Europe de l'Est », 4,4 % « Irlandais », 4,2 % « Africain » ou « Afro-caribéen ». Le caractère minoritaire de la communauté catholique au Royaume-Uni, et le fait que sa population appartienne majoritairement aux classes populaires, sont les deux aspects clés qui permettent de la comprendre.