Depuis l’Égypte des pharaons, la girafe a été importée d’Afrique sub-saharienne comme cadeau royal, ou comme tribut envoyé par des royaumes asservis. L’Antiquité grecque et latine connaît cet animal par les contacts avec l’Égypte depuis les conquêtes d’Alexandre le Grand ; on amène la girafe à Rome lors des triomphes impériaux, mais aussi pour s’y faire tuer lors des jeux du cirque. En Occident médiéval on a longtemps oublié l’existence de cet animal, seulement signalé par des textes imprécis qui par exemple ne donnent pas sa taille ni ne signalent la longueur de son cou. Le nom latin de la girafe, « chameau-panthère », transforme la girafe dans les images en un chameau au pelage tacheté. Il faut attendre le retour de la girafe sur le sol européen aux XIIIe et XVe siècles, pour que des nouveaux savoirs zoologiques et des descriptions plus précises se diffusent en Occident, en même temps que des représentations figurées plus naturalistes. Là encore c’est dans un contexte impérial ou royal que sont observées ces girafes, offertes par des sultans arabes aux souverains occidentaux. Entre XVIe et le XIXe siècle, on ne revoit pas la girafe en Europe : seuls quelques naturalistes ou voyageurs en Orient et en Afrique apportent des informations sr la girafe, et les savants naturalistes tentent de concilier ces savoirs contemporains avec ceux des textes antiques, médiévaux et renaissants. Il faudra attendre le retour de la girafe en Europe, au début du XIXe siècle, pour qu’une connaissance véritablement scientifique de la girafe se mette en place, alors que les zoos modernes, ouverts à un large public, ne rendent banale l’observation des animaux exotiques. L’exposé abordera également la connaissance de la girafe dans l’empire byzantin et dans le monde musulman, où là aussi, la girafe est un attribut du pouvoir royal ou impérial, à l’égal de l’éléphant.