Entre reproduction et subversion des poncifs sur l'art "féminin" à la fin du XIXe siècle : se couler dans le moule pour mieux le briser ?
Résumé
This paper analyzes the strategies put up by the Union des Femmes Peintres et Sculpteurs (Union of Women Painters and Sculptors), as the first society of women artists in France, to fit the mold and blend into the artistic landscape of the late 19th century. While many prejudices weigh on the artistic practices of women and obstruct their professional careers, the Union des Femmes Peintres et Sculpteurs turn “Feminine Art” into a banner standing up for women artists’ interests. Through their speeches and their artworks, the artists seem to fit the clichés shaping the mold of a so-called feminine creativity more than they seem to confront it. However, this exacerbated conformism suggests the hypothesis of an artists’ subversive strategy: to fit the mold in order to actually break it.
Cet article analyse les stratégies mises en œuvre par l’Union des Femmes Peintres et Sculpteurs, en tant que première société d’artistes femmes en France, pour rentrer dans le moule et se fondre dans le paysage artistique de la fin du XIXe siècle. Alors que de nombreux préjugés pèsent sur la pratique artistique des femmes et entravent leur carrière professionnelle, l’Union des Femmes Peintres et Sculpteurs fait de « l’Art féminin » un étendard pour la défense des intérêts des femmes artistes. A travers leurs discours et leurs productions, les artistes du collectif s’inscrivent moins dans une confrontation, que dans une reproduction des poncifs façonnant le moule de la créativité dite féminine. Or, ce conformisme exacerbé suggère l’hypothèse d’une stratégie subversive de la part des artistes : se couler dans le moule, pour en réalité mieux le briser.
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