La problématique de ce second numéro interroge les fondements qui articulent et justifient les dynamiques du pouvoir sous toutes leurs formes (politiques, géographiques, culturelles, artistiques, historiques, littéraires, juridiques, etc.). À cette fin, les auteurs ont été invités à questionner l’expression « La raison du plus fort est toujours la meilleure », vers satirique par lequel débute la fameuse fable de Jean de La Fontaine Le Loup et l’Agneau (1668). Dans cette fable, La Fontaine révèle l’impuissance de la raison et des raisons face à la tyrannie assise sur la violence, en mettant aux prises un loup affamé avec un agneau innocent et raisonneur dans un semblant de procès. L’expression soulève de nombreuses questions quant à l’origine du pouvoir : ce dernier serait-il fondé par la raison ou par la force ? Ces deux notions doivent-elles s’opposer ? Les différentes contributions qui forment ce numéro abordent ces interrogations et en proposent d’autres en lien avec le domaine spécifique à chaque jeune chercheur·euse. La raison d’aujourd’hui ou d’hier peut ne pas être celle de demain et c’est en cela qu’elle est une construction. Il est alors essentiel de se poser les questions suivantes : qui construit la raison ? Dans quel but ? Qui participe à son maintien ou au contraire propose une nouvelle raison ?