Le GA342, un produit de biocontrôle pour lutter contre l’oomycète Phytophthora infestans.
Résumé
La tomate (Solanum lycopersicum) et la pomme de terre (Solanum tuberosum) sont deux cultures essentielles à l’alimentation humaine. Leur production d’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’élève à 182 et 388 millions de tonnes respectives. Comme toute culture, elles font face à de nombreux agents pathogènes. L’un des plus destructeurs est le mildiou, causé par l’oomycète Phytophthora infestans [1]. Pour combattre ce pathogène, la méthode classique repose sur l’utilisation massive de produits phytopharmaceutiques connus pour être néfastes pour l’environnement et la santé publique. Une alternative en plein développement est l’usage des produits de biocontrôles [2].
Dans ce contexte, le but de ce projet de recherche est de caractériser finement le mode d’action d’un produit de biocontrôle (GA342) développé par la compagnie Gaïago contre le mildiou. Le pathosystème « Phytophthora infestans (souche A36_A2) – Tomate Micro-Tom » sera ciblé pour l’ensemble des expérimentations. La caractérisation du mode d’action du GA342 permettra également d’améliorer l’efficacité du produit de biocontrôle.
Les premiers résultats ont montré que 1) le GA342 avait un effet direct sur la croissance de l’oomycète. En fonction de la dose, un ralentissement ou une inhibition totale de la croissance mycélienne a été observé. Une caractérisation de l’effet direct sur les sporanges, les zoospores et le mycélium est en cours ; 2) in planta, l’application du produit réduit significativement les symptômes de la maladie de façon dose-dépendante également. De manière intéressante, cette efficacité s’observe dès 6 heures et se prolonge jusqu’à 8 jours post traitement. Afin de mieux comprendre le mode d’action du produit in planta, une analyse transcriptomique des gènes de défenses est en cours. Des analyses histochimiques : production de callose et de formes actives de l’oxygène seront également réalisées pour déterminer si le produit est un stimulateur de défense.
Ces premiers résultats ouvrent des pistes intéressantes notamment sur l’impact du GA342 sur d’autres agents phytopathogènes mais également sur l’ensemble des micro-organismes de la phyllosphère et rhizosphère.