Dans un contexte de développement de la rente pétrolière à partir de 2000 et de forte croissance démographique, Khartoum a connu un essor important dans le secteur de la construction jusque dans les années 2010. Le matériau principalement utilisé est la brique rouge, produite artisanalement dans des ateliers sur les berges du Nil. Malgré la multiplication de ces briqueteries, divers acteurs, locaux et internationaux, se retrouvent sur une remise en cause de ce matériau et de ses conditions de production, en mettant en avant des arguments techniques et sanitaires. Ces discours critiques, qui se traduisent par un développement des matériaux industrialisés, sont toutefois à replacer dans une stratégie plus large de standardisation de la construction de la capitale soudanaise. En appelant à standardiser les dimensions de la brique rouge, ces acteurs semblent chercher à faire rentrer Khartoum dans un moule, à la fois matériel, celui de la brique, et immatériel, celui de la modernité.