Dans les ouvrages consacrée à la politique culturelle du Parti communiste français durant les années 1940 et 1950, à côté de longs développements consacrés à Aragon ou à Picasso, quelques pages ou quelques paragraphes sont inévitablement dévolues au peintre André Fougeron (1913-1998), à sa rupture avec l’avant-garde coloriste et abstractisante de l’après-guerre, à son désir d’élaborer un art compris par le peuple, à ses efforts pour promouvoir un réalisme socialiste dit à la française. André Fougeron a connu un bref moment de gloire avec l’exposition « Le Pays des mines » présentée à Paris en janvier 1951 ; deux ans plus tard, l’affaire du portrait de Staline par Picasso, paru dans Les Lettres françaises lors du décès du « petit père des peuples », allait précipiter sa disgrâce. Cette histoire est connue. Ce qui l’est moins, c’est en fin de compte l’œuvre de Fougeron, sa diversité et sa complexité escamotées par les anecdotes à l’intérieur desquelles elle prend place. Étape dans un effort de relecture de l’œuvre de Fougeron à la lumière de ses archives conservées à l’IMEC, cette communication reconstitue la genèse de l’exposition « Le Pays des mines », précise les méthodes de travail de Fougeron et réévalue la portée de l’événement.