Lors de la première guerre mondiale, le music-hall, forme dominante de la musique populaire en Angleterre, joua un rôle important dans l’effort de guerre. Campagnes de recrutement pendant les spectacles, séances gratuites pour les soldats blessés, tournées de vedettes en France, contribuèrent toutes à l’effort national. Un air de satire et de critique de la gestion de la guerre était également perceptible malgré la pression conformiste lourde de l’industrie du divertissement, déjà dominée par de grandes entreprises. Lors de la deuxième guerre, le discours officiel des hommes politiques a évolué. Le sacrifice glorieux de Lloyd George est devenu le « sang, sueur et larmes » de Winston Churchill. L’industrie du divertissement s’est également transformée. Le gramophone est devenu un produit accessible à une grande partie de la population ; la musique populaire consommée en public émane désormais plutôt des dance halls que des théâtres de variété. L’influence américaine est très forte. On a suggéré que dans les chansons du Music-Hall, on peut entendre une des voix du « peuple ». ... since they were chiefly written by, and sung by, working class men and women for working class audiences, we may hear in them a vox populi which is not to be found in Victorian and Edwardian literature. Peut-on constater ceci pour les chansons pendant la première guerre, et cette analyse pourrait-elle garder sa pertinence pour l’Angleterre bien différente des années 1940 ? Mon intervention explorera ces questions en se penchant sur un échantillon de quelques dizaines de chansons de chaque période.