Efficience des politiques, enchevêtrement des compétences et coordination des collectivités territoriales, « l’acte III de la décentralisation » se confronte aux enjeux traditionnels du management public. Mais par-delà les questions de compétitivité et de gouvernance, émerge une problématique fondamentale : comment les élus et habitants se saisissent-ils des institutions locales et se projettent sur les différents territoires à travers elles ? L’Intercommunalité et la Région apparaissent dans ce troisième volet de la réforme comme des échelons de référence profondément liés. Tous deux semblent cependant souffrir d’un déficit de reconnaissance de leurs missions et compétences. Dès lors il s’agira de proposer une réflexion débordant du cas régional et d’analyser plus largement le rapport au local. Nous nous concentrerons sur le bloc commune-intercommunalité, considérant que la commune constitue le berceau de la citoyenneté locale. Si certains processus étudiés se retrouvent également dans le cadre de la régionalisation, ceux-ci paraissent moins exacerbés. En cela, l’exemple de l’intercommunalité urbaine permettra de révéler avec plus d’intensité des problématiques inhérentes à la construction de ces deux échelons. Ainsi, les liens entre complexité de l’action publique, participation à la décision locale et émergence d’une citoyenneté élargie seront analysés.