Lors de la première guerre mondiale, le music-hall joua un rôle important dans l’effort de guerre. Campagnes de recrutement pendant les spectacles, séances gratuites pour les soldats blessés, tournées de vedettes en France, contribuèrent toutes à l’effort national. Un air de satire et de critique de la gestion de la guerre était également perceptible. Lors de la deuxième guerre, le discours officiel des hommes politiques a évolué. Le sacrifice glorieux de Lloyd George est devenu le « du sang, de la peine, des larmes et de la sueur» de Winston Churchill. L’industrie du divertissement s’est également transformée. Le gramophone est devenu un produit accessible à une grande partie de la population ; la musique populaire consommée en public émane désormais plutôt des dance halls que des théâtres de variété. L’influence américaine est très forte. La chanson populaire et sa production sont de plus en plus étudiées, mais la période des guerres a été peu traitée. Cette contribution vise à examiner la production et le contenu des chansons populaires des deux guerres mondiales. Elle posera la question de savoir si ces chansons peuvent parfois représenter une « voix du peuple », elle cherchera à comparer les chansons de la première guerre avec celles de la seconde. Enfin, elle tentera d’analyser similitudes et différences entre la chanson « commerciale » produite en Angleterre et la chanson de soldat inventée par les troupes elles-mêmes.