Synthèse progressive d'un haut niveau de complexité, le temps est une clé d'entrée essentielle pour la compréhension, la gestion des sociétés et un enjeu collectif majeur pour les hommes et les territoires à un moment particulier de l'évolution de nos sociétés où nous ne croyons plus en la toute puissance de la politique, de la science, de la raison, de la technique, du progrès et des lendemains meilleurs. L'approche des territoires et des organisations à partir d'une clé d'entrée temporelle ouvre également sur des questions d'observation, de représentation, d'organisation, de développement, de durabilité, de citoyenneté et d'identité. Elle interroge la polyvalence, la modularité des espaces autour de l'idée de ville et de territoire " malléable ". Elle oblige à penser un urbanisme temporaire et temporel. Elle questionne la notion d'habiter autour de l'habiter mobile et en mouvement ou de la circulation habitable. Elle interroge la notion même de citoyenneté pour l'ouvrir à l'idée de citoyenneté éphémère et situationnelle. Elle pose la question du passage - pour les individus et les groupes - d'une identité d'aire à une identité de trace, d'une identité territoriale à une identité ouverte et situationnelle. L'instabilité, l'éphémère, le mouvement ou la discontinuité à la place des frontières, de la sédentarité, des rythmes ne sont pas la fin de l'histoire, de la géographie ou du politique mais plutôt une nouvelle frontière à explorer. Ces mouvements ne détruisent pas mais complexifient et " augmentent " l'épaisseur des territoires.