Dans le cadre du Congrès l’AFS, notre communication s’inscrit au sein du premier axe "Du changement dans les mobilisations" et portera sur la présentation des résultats de ma recherche empiriques sur les modes d’engagement de trois organisations politiques à Istanbul. Ces trois organisations, Collectif de vélo Don Quichotte [Don Kişot Bisiklet Kolektif], Défense des Forets du Nord [Kuzey Ormanları Savunması] ainsi que le Plateforme d’Action Gratte-ciel [Plaza Eylem Platformu] se situent dans les marges de l’espace politique contestataire. Par leurs revendications et leur positionnement politique, on ne peut pas les catégoriser en tant qu’acteur politique contestataire. En revanche, il est également impossible de les qualifier d’« apolitiques » en raison de leurs relations avec des acteurs politiques traditionnels et stables comme la chambre des architectes et les partis politiques, de leur capacité à créer des cadres d’auto-organisation ainsi que leur légitimité au sein des collectifs des quartiers. Cette recherche a été menée dans le cadre de ma thèse de doctorat, entre 2016-2018 à Istanbul combinant entretiens non directifs et observations participantes (35 entretiens au total). Il ressort de ce terrain que la capacité à rester mobilisé dans une conjoncture politique de répression accrue envers toutes actions contestataires est moins liée aux causes en soi mais plus en rapport avec le fait qu'une fois entrés dans l’organisation, les individus trouvent d’autres perspectives que celles politiques. Il s’agirait dans cette communication de réfléchir à ce que la politique permet en Turquie en dehors de la politisation dans l’après du mouvement social « Gezi Park » qui a eu lieu en 2013 en Turquie.